Dans le cadre du Festival International de Jazz de Saint-Louis.
Sélène Saint-Aimé
Celle qui « invente des langues que l’on dit inconnues » a emprunté des sentiers peu habituels : très jeune, elle tombe amoureuse de la contrebasse et cette passion de l’a jamais quittée.
Elle débarque à New York, la vingtaine conquérante, sur les conseils de Steve Coleman et la voilà, jouant de club en club, sous le regard aussi bienveillant qu’exigeant de Ron Carter et de Lonnie Plaxico avec lesquels elle étudie.
Elle revient à Paris, arpente les scènes de jazz, cherche la bonne formation, travaille la composition sur le tas et se voit confier un album à son nom sous le label Komos. Ce sera Mare Undarum qui mêle la chaleur des cuivres, le bois des cordes et le rythme du tambour ka à la beauté de son chant et de ses poésies. Il s’agit d’«un premier album céleste, nourri de ses voyages et de ses racines, affranchi des formats classiques (…), une invitation au voyage en contrées inexplorées ».
Après avoir transcrit poétiquement l’influence de la lune sur sa musique dans son premier album Mare Undarum, Sélène Saint-Aimé transmute son héritage culturel caribéen dans son second enregistrement, Potomitan.
Le potomitan, pilier central des temples vaudou haïtiens, désigne aussi, dans les Antilles, la mère sur laquelle repose l’équilibre de la famille. Ce titre s’impose comme une évidence pour Sélène, après de longs mois passés en Martinique pendant la pandémie.
Loin d’une relecture figée ou d’une fusion pan-caribéenne, Potomitan s’abreuve à la source musicale et spirituelle qui irrigue la culture afro-descendante, l’invention d’un nouveau folklore vivifié par l’improvisation.
Des morceaux des deux albums Mare Undarum et Potomitan seront interprétés ce soir par le maître tanbouyé Sonny Troupé (tambour ka, Guadeloupe), par le saxophoniste Hugues Mayot et le trompettiste Hermon Mehari.
Sélène Saint-Aimé — contrebasse, chant et poésie
Hugues Mayot — saxophone
Hermon Mehari — trompette
Sonny Troupé — tambour ka et batterie